Le Blog de Fanny H

Joe Hartfield, l’homme qui voulait tuer Donald Trump de Jean Calembert (octobre 2020 chez Laborel Publishing – 320 pages).

Jean a 77 ans, il se remémore, il réfléchit au passé. D’abord l’enfance, un père rescapé de la seconde guerre mondiale, qui deviendra ensuite un géologue réputé. Une maman présente et aimante pour lui et deux plus jeunes sœurs. Puis, vint ensuite le temps de l’adolescence, le jazz, un professeur de littérature inspirant, une envie d’évasion, d’échapper à la norme et à l’autorité parentale. Jean souhaitait devenir avocat, son père voulait qu’il fasse comme lui. Un accord fût trouvé et il se retrouve pour une année en Amérique, à l’université du Nebraska. Une nouvelle vie, sa vie, riche de belles rencontres, s’ouvre alors à lui. Lors d’un meeting, il fait la connaissance de Joe Hartfield, photographe.

De cette grande et belle amitié, Jean découvrira avec déception ce qu’est le racisme, surtout aux Etats-Unis.

Jean Calembert, de son vrai nom Jean Duchêne, est un auteur belge. Docteur en droit, il est surtout un homme d’affaires perspicace.

Au début du roman, Jean se présente, ainsi que l’histoire de sa famille. Il nous explique pourquoi il en est arrivé à écrire si tard. Ensuite, nous parcourons les décennies avec lui, au travers de nombreuses rencontres. Certaines seront plus ou moins passagères, d’autres incroyablement riches et solides dans le temps. Tout cela sur un fond jazzy. D’ailleurs, vous trouverez de nombreuses références musicales.

J’ai appris sur l’histoire des débuts du journalisme aux Etats-Unis, surtout du côté des personnes de couleur. Joe travaillait pour le quotidien Chicago Daily Defender, l’un des tout premiers dit « Negro Press« . Rien que le terme me choque… Un journalisme blanc opposé à un journalisme noir. Les tristes couleurs de l’Amérique. L’auteur revient également sur un fait sordide qui a défrayé la chronique de l’époque et que j’ai pu voir en série : Dans leur regard d’Ava DuVernay ou plus connu sous le nom de l’affaire de la joggeuse de Central Park que je vous conseille vivement.

Je ne pouvais faire ce retour sans dire que j’adore la description qui est faite de Trump !
Joe Hartfield, l’homme qui voulait tuer Donald Trump, c’est un partage de l’auteur, une envie de laisser une trace, quelque chose de plus. J’ai eu du mal à refermer le livre, un peu comme lorsque l’on quitte une famille ou des amis. Personnellement, j’ai été touchée par le personnage de Marlène, et vous ?

Joe Hartfield, l’homme qui voulait tuer Donald Trump est un récit agréable, très profond et surtout vivant. Jean nous parle d’amitiés, de valeurs, de transmissions. A travers ma lecture, je suis emportée par le tourbillon de sa vie et de ses rencontres.

4ème de couverture

Toute cette histoire n’aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n’avait eu une inspiration aussi soudaine qu’inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump.

Le découpage de l’histoire se fait par couples et par tranches de vie.
On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les parcours de vie des quatre personnages principaux, Joe, Jean, Marlene et Marcus et de leurs proches.

Ils surmontent les épreuves et les coups durs de la vie grâce à leur courage et à leur créativité. Au terme de péripéties multiples, marquées du début à la fin par l’humour de Jean et des autres protagonistes, les clins d’yeux et les surprises, les personnages s’expriment sur les éléments purs et toxiques de l’amour, sur l’art, sur le racisme et les injustices, sur la futilité de la quête d’argent, sur les vraies valeurs, partagées, transmises ou menacées.

Le jazz, Derek Hartfield (l’écrivain stérile), Hugh Hefner (le patron de Playboy), la Négresse Blonde, les cités jardins et les bouquettes liégeoises (dégustées au Montana ! ) sont omniprésents et apportent des espaces de respiration bienvenus dans un récit riche étalé sur plus de soixante ans.

(Merci à Jean Calembert/Duchêne)