Plongeon dans l’abîme Chronique noire de Maisonneuve
de Richard Cloutier (2022 aux éditions Eucalyptus – 274 pages)

Bastien Zampini, journaliste de presse spécialisée finance, éprouve beaucoup de difficultés à se remettre du décès de son ami Lemmy Stone et surtout, il s’en veut de l’avoir cru impliqué dans le meurtre de la journaliste Annie Hamilton. Mais s’est-il réellement suicidé ?
En plein cœur du crime organisé et des politiques corrompues, ils seront plusieurs dont Catherine Langevin, enquêtrice, à vouloir en coincer quelques-uns. Le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal), le bureau de la sécurité financière, l’organisme de contrôle et de régulation du système financier québécois devront allier leurs compétences au beau milieu d’une ville gangrénée par le noir.
Trafics, meurtres, réseaux de prostitution, la vie est belle à Maisonneuve pour ceux qui ont l’argent et le pouvoir. Mais jusqu’à quand ?

Richard Cloutier est originaire de Montréal. Editeur, chroniqueur de boxe, journaliste financier, il est auteur de plus d’une douzaine de livres.
J’ai découvert Richard Cloutier avec le deuxième volet des Chroniques noires de Maisonneuve, L’étreinte des naufragés. Avec ce troisième roman, Plongeon dans l’abîme, je comprends mieux son univers et le cheminement qu’il nous fait prendre au sein de cette pseudo ville de Montréal.
On ressent son expérience professionnelle dans le milieu de la finance et dans cette suite, j’ai plus facilement assimilé le vocabulaire adapté que dans le précédent. D’ailleurs, je tiens à remercier Richard Cloutier pour sa confiance. En effet, je n’ai pas accroché à L’étreinte des naufragés dont je cite les raisons dans le lien en bas de cette page. Et nous avons ensuite échangé. Et qu’a fait l’auteur ? Il m’a envoyé le suivant et il a bien fait.
Dans Plongeon dans l’abîme, Richard Cloutier nous plonge dans les abysses d’organisations criminelles. Cela implique énormément de personnages, un livre à ne pas poser pour le reprendre plusieurs jours après afin de bien suivre. Nous croisons le triste destin de jeunes filles, pour la plupart mineures et fugueuses, rêvant d’Eldorado et qui finissent comme distraction dans des soirées pour adultes.
L’auteur nous démontre que lorsque cela touche la sphère politique et donc celle du pouvoir, il est très difficile de faire tomber les « grosses têtes » ainsi que les organisateurs. Il faut alors tisser un autre réseau en parallèle, celui d’enquêteurs, de témoins, etc.

4ème de couverture
Le couple aperçut brièvement le jeune homme arriver, un pistolet à la main. Âgé d’une vingtaine d’années, il venait de sortir d’une vieille berline noire avec trois jeunes à bord qui le suivait de près dans l’allée bordant l’hôtel. En s’approchant du couple, il a levé son arme et quatre coups de feu ont résonné. Le tireur a visé directement l’homme et l’a atteint à trois reprises, le quatrième projectile allant se loger dans la façade de l’hôtel. La femme s’est effondrée au même moment que son compagnon, bien qu’elle n’ait pas été touchée. Elle n’a pas vu le tireur portant un foulard sur le visage s’engouffrer ensuite à la hâte dans le véhicule, ni celui-ci rouler à toute vitesse pour quitter les lieux. Le concierge de l’hôtel, lorsque les enquêteurs du SPVM l’ont questionné plus tard, a témoigné avoir entendu « quatre ou cinq bruits très sourds ». Il a regardé immédiatement par la porte vitrée du hall d’entrée et a aperçu le couple gisant sur l’asphalte du stationnement. Puis, il a vu la femme se redresser lentement. Elle portait une courte robe noire toute simple et sans manches, sur laquelle glissaient ses cheveux ébène tandis qu’elle bougeait la tête en signe de négation et que des larmes coulaient sur ses joues. La jeune femme était agenouillée tout près du corps de son compagnon, couché sur le dos dans une mare de sang, les yeux grands ouverts. Seul le bruit des voitures et des camions filant sur l’autoroute urbaine de la Côte-de- Liesse, située juste à côté, résonnait à ses oreilles après les éclats de la fusillade.
(Merci à Richard Cloutier)
Autre retour de l’auteur :
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