Le Blog de Fanny H

Dragon blanc

de Jean-Michel Leboulanger

(mai 2023 aux éditions M+ – 458 pages)

Ying-Yang est marié depuis une quinzaine d’années avec la jolie et très discrète Lu-Han. En suivant la monotonie des saisons, il effectue un travail pénible au cœur des rizières dans le Pays des Brumes. L’ami de son grand-père, Joon-Li, également considéré comme le chef de leur village, est toujours là pour lui et fait désormais office de figure paternelle. Leur hameau est situé près de la Chine, ennemi héréditaire de leur Guide Suprême et de ses militaires qui veillent jour et nuit la frontière.

Mais des choses se disent dans le silence. Le peuple a faim. Malgré les interdits, Ying se surprend à rêver de changement et pourquoi pas, d’une autre vie, ailleurs. Les souvenirs des voyages de son grand-père s’enracinent de plus en plus profondément en lui, comme le brin de riz dans la glaise. Jusqu’au jour où, le Dragon Blanc, étincelant, lui apparait enfin.

Dans un pays où tout se tait, ou chaque geste, chaque respiration sont épiés, la brume, dans le lointain, ne peut qu’inspirer l’espérance au-delà de sa troublante apparence.

Jean-Michel Leboulanger a beaucoup voyagé et se passionne également pour la photo. Il est l’auteur, entre autres, de Un kimono pour linceul, 2016,  Le rêve d’Habib, 2021, L’argent du diable, 2022.

A travers Dragon Blanc, Jean-Michel Leboulanger nous fait voyager au Pays des Brumes, dont les descriptions sont telles que vous apercevrez sans doute vous aussi, les dents du Yong et peut-être même, si vous avez de la chance, Dragon Blanc brillant de mille feux.

L’auteur prend le temps de nous raconter pas à pas la vie de Ying-Yang et de son foyer, une vie d’endoctrinement où rien n’est permis à part servir les intérêts d’un guide et de son armée au détriment d’une population rurale asservie. Les villageois résignés n’ont aucune connaissance des villes et de ce qui se passe dans le monde, et se contentent de très peu sous peine de prison ou d’exécution. Résultat de l’éternelle folie d’un dictateur au pouvoir.

Dragon Blanc, une très belle et si terrible histoire à la fois qui nous transmet l’envie et surtout le besoin de vivre libre d’un homme, sans oppression, en paix, pouvoir prendre ses propres décisions et enfin faire de véritables choix. Est-ce trop demandé ? Sans doute. Ying plie mais ne rompt pas. De nos jours, combien de peuples vivent encore dans la peur, voir la terreur, sous le joug d’un système totalitaire… Etre libre n’est pas un droit naturel pour tous hélas, il doit se gagner, et à un prix bien souvent trop élevé, celui du sang.

Alors la quête du bonheur passe-t-elle aussi par la résilience ? Vous avez quatre heures.

Les légendes deviennent-elles un jour réalité ? Dragon blanc nous inspire l’espoir encore et toujours. Une énorme leçon de courage où un mot puissant résonne, celui de LIBERTE.

(Merci à Nelly, à Jean-Michel Leboulanger et à Alexia de M+ éditions)

4ème de couverture

Ying-Yang cultive le riz au Pays des brumes, dictature violente séparée de la Chine par un fleuve infranchissable. Nourri durant son enfance des histoires de voyages de son grand-père, il rêve d’un autre ailleurs qu’il n’arrive pourtant pas à se représenter, mais qui s’apparente à la liberté. Dans cette obsession, il cherche un moyen de franchir la frontière imperméable. Un jour, au-delà de l’horizon surgit alors Dragon Blanc, montagne légendaire n’apparaissant à travers les époques que pour annoncer un événement exceptionnel. Dès lors, Ying-Yang sait qu’il va partir. Au cours d’un voyage initiatique de dix ans, ses pas le conduiront à la découverte de la nature humaine dans ce qu’elle a de meilleur, mais également de pire… Faut-il laisser toute sa vie derrière soi pour une once de liberté ?