Sault-au-Galant
d’Isabelle Grégoire
(mars 2014 aux éditions Québec Amérique – 232 pages)

Victor Mondragon est issu d’une famille colombienne aisée. A cause de leurs terres et de leurs richesses, il voit son père, Ernesto Romero, subir les intimidations et le rançonnement des guérilleros. N’en pouvant plus, il se tourne vers les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) pour obtenir de l’aide.
Au sein de ce groupe, il assistera à des massacres qui lui feront prendre conscience qu’il doit fuir absolument son pays et mettre sa famille à l’abri. Ils rejoindront la femme de sa sœur, Alix Pineda, désormais installée et mariée avec Pierre de Sault-au-Galant un petit village du Québec.
Des lettres de menaces, la disparition d’un petit garçon, un amour de jeunesse inoubliable, mais quand un jour le passé frappe à la porte, ce n’est pas forcément pour de bonnes nouvelles…

Journaliste globe-trotteuse, Isabelle Grégoire a réalisé des reportages dans une quarantaine de pays. Collaboratrice aux magazines L’actualité et Châtelaine, elle a remporté plusieurs prix pour son travail. Avec ses trois romans, Sault-au-Galant, Fille de fer et Vert comme l’enfer, elle s’est imposée comme une voix forte du roman noir québécois. (Source https://www.quebec-amerique.com/auteurs/isabelle-gregoire-676).
Bien que Sault-au-Galant soit sorti il y a bientôt dix ans, Isabelle Grégoire aborde un sujet tellement d’actualité : fuir son pays quand on y risque sa vie, et met ainsi l’accent sur l’immigration. Pour son premier roman, elle a choisi de nous raconter la vie en Colombie, le racket et les violences. Que ce soit d’un côté ou d’un autre, à partir du moment où quelqu’un commence à payer, il devra le faire toute sa vie afin d’assurer une pseudo protection pour sa famille et leurs biens. Sous le soleil, ce n’est pas que le paradis, la souffrance est bien réelle aussi.
Il est important pour l’auteure de nous parler des femmes en général mais plus particulièrement de leurs souffrances et des difficultés qu’elles rencontrent à travers le monde. Et quand l’histoire se passe dans son pays natal, elle ne peut-être que plus belle.
Dans Sault-au-Galant, deux petites filles de cultures différentes font connaissance. Elles ne pensent qu’à se découvrir l’une et l’autre. Pas de barrière de couleur de peau, juste le langage à apprivoiser. On ne naît pas avec le racisme en soi. Ce n’est pas génétique. On le devient de part l’éducation apportée. Transmettre le fait d’être raciste, quelle honte…
Mais dans cette histoire, cela ne se passe pas bien pour tout le monde, et certains petits colombiens sont harcelés à l’école. L’auteure dépeint combien les enfants peuvent être cruels entre eux.
Ceux qui se rappelleront, le 13 novembre 1985, l’éruption du volcan Nevado del Ruiz à Armero-Guayabal, n’oublieront jamais le regard d’Omayra Sanchez…
Sault-au-Galant, une histoire vivante malgré le deuil. Un récit pour comprendre et pour apprendre. Une très belle leçon à partager.
(Merci à Isabelle Grégoire)


4ème de couverture
L’arrivée de douze familles de réfugiés colombiens bouleverse la vie d’un petit village québécois, Sault-au-Galant. Quelques mois plus tard, la disparition d’Emilio Mondragon, un petit Colombien âgé de 10 ans, avive les tensions entre les villageois et les nouveaux venus, tout en attisant de vieilles rancœurs.
Accident ? Fugue ? Enlèvement ? Qu’est-il arrivé à cet enfant ? D’inquiétantes lettres anonymes brouillent les pistes. Au village, chacun a quelque chose à se reprocher et tout le monde finit par être suspect. Quant aux réfugiés, ils traînent un lourd bagage : victimes de la guérilla communiste, de groupes paramilitaires d’extrême droite… Et s’ils avaient affaire à d’anciens bourreaux ?

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