Adieu Birkenau

de JD Morvan, Victor Matet, Efa, Cesc, Roger

(septembre 2023 aux éditions Albin Michel – 112 pages)

Ginette Kolinka est une adolescente heureuse. D’origine juive, elle vit avec ses parents, ses cinq sœurs aînées, son jeune frère et profite de la vie avec ses amies. tous les bonheurs simples que la vie apporte, inhérents aux filles de son âge : se rendre à la piscine, faire une balade à vélo, etc…

Ginette possède l’insouciance de la jeunesse. Elle ne se rend pas compte de ce qui se passe. Désormais, elle doit porter une étoile jaune sur sa veste, soit, elle le fera avec fierté. Peu à peu, les choses changent et les restrictions se font de plus en plus présentes : interdit de cinéma, interdit d’aller nager, interdit de ceci, interdit de cela…

Jusqu’au jour où il faut fuir à tout prix devant l’envahisseur, se cacher, mentir, changer de nom…                   Commence alors l’une des abominations la plus terrible de toute l’histoire de l’Homme : l’extermination du peuple juif.

Ginette Kolinka
(photo de Victor Matet – source : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/auschwitz/entretien-adieu-birkenau-il-n-y-a-aucun-mot-qui-puisse-expliquer-ce-qu-on-a-subi-temoigne-ginette-kolinka-98-ans-rescapee-d-auschwitz_6084999.html)

Ginette Kolinka, née Cherkasky le 4 février 1925 à Paris, est une survivante du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et, à partir des années 2000, passeuse de mémoire de la Shoah.

    Jean-David Morvan
Ricard Efa (photo Alexandre David)
Roger Surruca Sole
Victor Matet

Adieu Birkenau est préfacé par le fils de Ginette, Richard Kolinka, le célèbre batteur du groupe Téléphone. Il nous apprend que le petit garçon qu’il était pensait que toutes les mamans possédaient une série de chiffres tatoués sur le bras, comme la sienne.

Dès le commencement de cette bande-dessinée, on se prend ce témoignage en pleine face et on comprend alors que la lecture va être douloureuse et ce fût tout à fait le cas. Une lecture au goût plus qu’amer mais nécessaire.

Il fallait tout le talent du dessinateur Jean-David Morvan associé à une incroyable équipe pour accomplir ce travail formidable où l’on perçoit aisément que chacun ait mis toute sa sensibilité. On ne peut qu’imaginer leur fierté de participer à un tel projet.

A la fin de votre lecture, vous trouverez Ginette Kolinka, itinéraire d’une résistante, par l’historien français Tal Bruttmann, sous forme de photos, d’articles de presse, de documents et d’explications relatives à tout cela. Ainsi que les dessins réalisés en cachette par le prisonnier Georges Horan.

Il n’y aura jamais assez de livres sur la Shoah d’où l’importance fondamentale de la transmission. Aucun mot, aucune chronique ne seront assez forts pour qualifier une telle monstruosité.

La haine de l’autre a toujours voix dans ce monde et au sein même de notre pays ; elle prolifère de jour en jour telle la gangrène et c’est tout simplement une Honte pour l’Humanité.

4ème de couverture

En avril 1944, à 19 ans Ginette Kolinka est déportée au camp d’extermination Auschwitz II-Birkenau.

Elle n’en parle pas durant 50 ans, avant d’accepter d’être filmée pour la « Shoah Foundation », que Steven Spielberg vient de créer.

À la grande surprise de la septuagénaire, les souvenirs enfouis rejaillissent. Elle se lance à corps perdu dans le témoignage.

En octobre 2020, à 95 ans, elle permet à Victor Matet et Jean-David Morvan de l’accompagner lors d’un de ses voyages de groupe en Pologne, à l’issue duquel elle décide de ne plus jamais revenir.

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Comments (

2

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  1. Light And Smell

    Une BD qu’il semble important de lire. Merci pour ton avis !

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    1. Fanny H

      Terrible mais indispensable…

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