MOORLAND – La triade irlandaise 2
de Gérard Coquet
(avril 2024 aux éditions M+ Collection Noire – 412 pages)

En décembre 1981, cela fait un an que Susan travaille pour le parti à Tirana en Albanie. Elle a laissé son Irlande natale et ses idées politiques en France. Mais, avec le camarade président Enver Hoxha et le Mouvement hoxhaïste, désormais elle ne pense plus qu’à partir, surtout depuis le soi-disant suicide de son protecteur, Mehmet Shebu, survenu tout récemment.
Après une convocation accompagnée d’un curieux message aux airs de menace, elle se décide enfin. Avec son fils Bobby, âgé de onze ans, elle fuit avec l’aide de Bessian Bajrami et de son frère de lait, Zlatko.
Trente-quatre ans plus tard, à Clifden, en Irlande, Ciara Murphy et son adjoint Brian Doyle, feront de nouveau équipe afin de traquer un individu dangereux, Robert Gérard Guivarch alias Bobby le Fou.
Une fois de plus, Ciara devra remuer le passé et elle n’exorcisera pas que ses vieux démons cette fois-ci, mais celui des autres également.

Gérard Coquet est le vrai nom du deuxième « clavier » de Page Comann avec Ian Manook. Souviens-toi de Sarah et Outaouais ont été signés sous ce pseudo. Son pays de prédilection est l’Irlande où il a séjourné à de nombreuses reprises et dont il s’est imprégné de la culture.
MOORLAND est la refonte complète de L’AIGLE DES TOURBIERES paru il y a 5 ans chez JIGAL. (Source éditions M+).
Dans la première partie de Moorland, la triade irlandaise 2, Gérard Coquet nous invite à mieux comprendre l’histoire de l’Albanie et nous renvoie une image sombre, méconnue et totalement réaliste de ce pays encore communiste en ce début des années 80. Il évoque la terrible règle du sang, la loi ancestrale Kanun. Il nous expose la difficulté de vivre là-bas pour ses habitants et les différences de mentalité entre ceux de la capitale, considérée comme une ville étrangère, et ceux qui vivent dans les montagnes. Il nous parle aussi du rapport, remis au Conseil d’Europe fin 2010, relatant le « traitement inhumain et le trafic illicite d’organes au Kosovo », frontalier avec l’Albanie.
Dans ce second volet, la multitude de noms n’est pas toujours évidente à retenir et à cela, s’ajoutent quelques longueurs, avant de retrouver enfin le personnage de Ciara, cette enquêtrice au caractère explosif carburant à la Guinness, que nous avons l’impression d’avoir quitté la veille.
Cette fois-ci, la jeune femme fait face à un nouveau dilemme. Elle est partagée entre les sentiments amoureux qu’elle ressent envers celui qui l’a aidé dans le premier tome et son éternel besoin de les rejeter.
La relation qu’elle a avec son adjoint est également intéressante, ils se complètent parfaitement, il est le calme alors qu’elle est la tempête. Il la modère et elle le pousse à sortir de ses retranchements.
A travers une plume mi-sombre, mi-poétique, Gérard Coquet nous partage de nouveau son amour pour L’irlande.


(Merci à Nelly Burglin-Razik et à Véronique des éditions M+)

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