Une saison de colère
de Sébastien Vidal
(août 2025 aux éditions Le Mot et Le Reste – 280 pages)

Julius se souvient de ce drame, il y a une dizaine d’années, lorsqu’il était gendarme, un accident impliquant plusieurs voitures. Et Isabelle, celle qu’il n’a pas pu sauver mais qui a eu le temps de lui confier un bien lourd secret.
Jolène Lunghini, guitariste, se trouve en Corrèze pour une mission qu’elle souhaite être la dernière. Son passé de militaire et son besoin d’argent pour assurer sa retraite, l’amènent à accepter des missions illégales et dangereuses.
Au même moment, dans le village de Lamonédat, la fermeture de l’usine VentureMétal est imminente.
Des tragédies se succèdent, lentement mais sûrement, et la moindre erreur peut alors être fatale.

(photo Blandine Hutin pour le journal La Montagne)
Sébastien Vidal est né à Tulle en 1971. Après 24 années en gendarmerie, il est revenu en Corrèze et vit désormais à Saint Jal. Aux éditions Le mot et le reste, il a publié Ça restera comme une lumière et Où reposent nos ombres, lauréat du Prix du Roman noir 2023 des Bibliothèques et des Médiathèques de Grand Cognac, du Prix de la Briance 2023, sélectionné pour le prix Dora Suarez 2023. Son dernier roman De neige et de vent est lauréat du Prix Landerneau Polar 2024. (Source éditions Le mot et le reste).
Dans Une saison de colère, l’un des drames qui se joue fait partie des tristes faits qui ravagent régulièrement notre actualité. C’est celui des usines qui ferment et des délocalisations.
Souvent, ce sont plusieurs membres d’une même famille qui y travaillent, et cela impacte également directement toute l’économie aux alentours.
L’auteur nous décrit parfaitement le monde de l’industrie, son mode de fonctionnement, ses dialogues, l’entraide et la fraternité que l’on peut y retrouver.
L’usine, c’est vivant, et c’est bien souvent, pour certains, comme une seconde famille. Ils ont vu leurs collègues se marier et avoir des enfants. Ils se sont disputés, puis se sont réconciliés autour d’une bière.
Face à une fermeture annoncée qui les dépasse complètement, on ne peut que ressentir leur nostalgie et la difficulté ensuite de tourner la page et de se reconstruire professionnellement vu la conjoncture actuelle.
Sébastien Vidal, fidèle à sa pensée et à ses valeurs, balance. Ou plutôt nous rappelle juste que l’état ne fait rien ou si peu car les acteurs de ces enjeux économiques sont très forts pour nous jeter de la poudre aux yeux. Ils savent nous sortir un énième plan pour soi-disant aider le personnel puis nous servent une floppée de blablas pour endormir tout le monde. Magouilles, mensonges et beaux discours riment si bien avec toujours.
Tout cela n’est pas sans nous rappeler les gilets jaunes.
L’auteur nous parle des dernières tentatives désespérées des ouvriers qui aboutissent rarement à quelque chose de concret et de durable, car leur sort est scellé depuis longtemps. Très rares sont les exceptions.
Les défenseurs de l’environnement sont également présents dans ce récit. Notamment les zadistes, avec en face, ceux qui leur portent un jugement négatif bien souvent empreint de haine. C’est tellement facile de juger sans connaître juste pour un choix de vie qui n’est pas le même. Jalousie et esprits étriqués contre une liberté de pensée et d’actions.
Dans Une saison de colère, on se prend une belle bouffée d’émotions, comme Sébastien Vidal sait si bien le faire.
Une saison de colère, coup de gueule sociétal aux relents de crasse humaine ou quand l’écriture de Sébastien Vidal, humaniste, nous rappelle celle d’Emile Zola.
(Merci à Marisol des éditions Le Mot et le Reste et à Sébastien Vidal)



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