Le Blog de Fanny H

La parole du chacal

de Clarence Pitz

(octobre 2020 – aux éditions IFS, Collection Phénix Noir – 486 pages)

En partance de Bruxelles, Claire emmène son fils de dix ans, Sacha, pour un voyage organisé de trois semaines au Mali. Le jeune garçon est aux antipodes de l’enthousiasme de sa mère.

Armand Leroux est anthropologue, conférencier et spécialiste du peuple Dogon. Afin de leur présenter ce qui attend le groupe de voyageurs, ils assistent au film de Jean Rouch, ethnologue, sur les rites de cette tribu et en particulier celui qui a lieu tous les demi-siècles environ.

Le groupe hétéroclite est prêt pour le voyage de leur vie : une dame d’un certain âge, acariatre, avec un mari dans l’ombre, une bande de jeunes, un couple et un quadra. L’aventure peut commencer.

Cependant, quelle est cette forme que Claire pense avoir vu au cours de la diffusion du documentaire ? Et ce mystérieux carnet de route que tient leur guide ? Durant ce long trajet et une fois sur place, arriveront-ils à se supporter et à vivre ensemble pendant ce séjour ? La chaleur écrasante et les difficultés rencontrées exacerberont les sens des uns et des autres jusqu’à un processus irréversible.

Clarence Pitz est une auteure belge, également professeur d’anthropologie et d’histoire de l’art. Ses autres thrillers sont : Ineffaçables, 2019, Meurs, mon ange, 2021, (Prix de L’ auteur belge 2022 dans la catégorie thriller à La foire du livre de Bruxelles 2023).

J’ai pris du retard dans mes chroniques de fin 2022 et c’est intéressant de voir à quel point certaines lectures sont encore très présentes en nous après un certain laps de temps, inoubliables pour diverses raisons selon notre perception. Cela fait donc plusieurs mois que j’ai lu La parole du chacal et il est l’un des livres qui m’a le plus marqué en 2022.

L’auteure a une très grande maîtrise du sujet. Clarence Pitz a eu la chance incroyable de s’être rendue sur place. Il me tarde de pouvoir en reparler plus longuement avec, par exemple sur les chemins très difficiles d’accès par les falaises. N’hésitez pas vous aussi si vous la croisez, elle sera ravie de pouvoir vous dévoiler les secrets de La parole du chacal.

L’auteure nous parle des cérémonies organisées spécialement pour les touristes, notamment celle du Sigui, qui ne devrait avoir lieu qu’au bout de plusieurs décennies normalement. Chez les Dogon, comme dans d’autres tribus du Mali et d’ailleurs, on retrouve un respect des traditions extrêmement fort, ainsi que la peur de la moindre maladresse à ce sujet. Le sacré, les croyances, le souvenir des ancêtres tient une part très importante dans leur communauté. Entre divination et prédiction, on retrouve un chef de village, un masque pour différents rituels ou pratiques. Ils ont également une façon bien à eux de gérer ce que nous appelons communément un enterrement. L’âme du défunt est très précieuse.

Cette histoire dégage quelque chose d’hostile, de dérangeant, un peu comme si nous étions nous aussi surveillés par quelqu’un ou quelque chose pendant notre lecture. Les personnages évoluent au sein d’un environnement très pénible, d’une ambiance accablante, accompagnés de cette sensation permanente de poussière âcre. La parole du chacal, un thriller qui vous maintiendra en apnée au cœur d’une atmosphère sans possibilité d’oxygène.

4ème de couverture

« Partez à la découverte du Mali et rencontrez son célèbre peuple, les Dogons ! Vous vivrez une expérience unique…

Claire aurait dû suivre son intuition et renoncer à ce voyage. Elle se retrouve plongée en plein coeur de la savane africaine, coincée dans un village isolé où le temps semble s’être figé. Un véritable caveau à ciel ouvert dont il est impossible de sortir. L’expérience va se révéler un peu trop unique… et terrifiante. Claire craint pour sa vie et celle de Sacha, son fils de dix ans. Pourquoi a-t-elle entrainé Sacha dans cet enfer ? Et pourquoi Armand, guide et spécialiste de la région, n’explique pas le comportement hostile des villageois alors qu’un étrange visiteur vient déposer chaque nuit de mystérieux objets près du garçon ?