Un zéro avant la virgule
de James Holin
(juin 2016 aux éditions Ravet-Anceau, collection Polars en Nord – 280 pages)

Pierre de Vos est Président de la chambre régionale des comptes de Normandie. Il offre une promotion très attendue à Jean-François Lacroix, conseiller, celle de président de la première section. Mais avant de commencer, car il y a un mais, il devra effectuer un contrôle au musée de la Sculpture contemporaine de Deauville en duo avec la magistrate Eglantine de Tournevire, une jeune collègue qu’il trouve bien trop fantaisiste à son goût.
Ce lieu consacré à la culture moderne est dirigé par la désagréable Isabelle Bokor mais dont le physique plait beaucoup au sexe masculin. C’est une proche du maire de Deauville, Henri Koutousov. Ils se retrouvent à l’occasion de l’inauguration d’une statue sculptée par le père de ce dernier. Sont également présents, le ministre de la culture, le préfet, le directeur de cabinet autour de deux cents personnes au coeur des jardins de cette surface dédiée à l’art.
Rien n’était censé venir gâcher cette cérémonie jusqu’au décès soudain de l’agent comptable du musée, Jean-Guy Bougival, en plein discours du maire.
C’est le capitaine Arnaud Serano du commissariat de Deauville qui sera chargé de l’enquête. Son supérieur, le commandant Pignot est bien trop occupé par le festival du film américain ! Et ce drame ne vient pas du tout arranger ses affaires, rien ne doit venir ternir l’image dorée de sa magnifique ville.
Entre fraudes fiscales et magouilles politiques, Deauville regorge d’individus en tout genre, brillants comédiens, mais tout aussi malfaisants les uns que les autres ; des assassins prêts à tout pour l’argent et le pouvoir entre noir-lumière et outrenoir sous les projecteurs hollywoodiens.
L’auteur

Après avoir grandi à Paris, James Holin deviendra militaire puis intégrera la gendarmerie. Il se spécialisera dans la PJ (Police Judicaire). Il écrit sous un pseudo. Il est l’auteur de, entre autres, Carrément à l’est, 2019, Chalutage en eaux troubles, 2021, Aimez-vous les uns les autres, 2022. Il a remporté le prix du sablier pour Pleine balle, 2020. Il est également auteur de nouvelles.
Une belle trouvaille au hasard de 2022, l’un des premiers livres de James Holin. Une histoire où l’on ressent déjà très fortement le côté professionnel de l’auteur.
Une intrigue qui se lit vite car l’écriture est fluide et agréable malgré quelques passages difficiles qu’il a choisi de faire vivre à ses personnages. L’héroïne va malheureusement subir quelque chose de terrifiant. Cependant, de part ce drame, c’est questionnant qu’elle ne cherche pas à appeler quelqu’un, une personne ressource ou la police par exemple.
Le duo formé par les deux personnages principaux est atypique, ils sont à l’opposé l’un de l’autre. Cela donne des dialogues et des situations plutôt amusantes. Le nombre d’individus présents, pour quelques-uns issus de l’aristocratie, réunis au même endroit, fait penser un peu aux romans d’Agatha Christie. Ce beau monde qui se réunit autour d’un événement, qu’ils trouvent banal et quelconque la majeur partie du temps, leur unique intérêt étant centré sur leurs pseudo amis avec nom à particule. La façon dont James Holin les décrit, c’est quelque chose qu’il a vécu indéniablement.
Deauville et ses belles paillettes cachent aussi une ville fourbe et secrète habilement racontée par la plume de James Holin.

4ème de couverture
À Deauville, le festival du film américain ouvre bientôt ses portes. Cinéphiles, stars et politiques préparent ce rendez-vous incontournable. Pourtant, le commissaire Arnaud Serano n’a pas la tête aux réjouissances. Il enquête sur l’assassinat par empoisonnement de Jean-Guy Bougival, comptable du musée de la sculpture contemporaine. Un meurtre qui a lieu alors que les finances de l’établissement sont contrôlées par Églantine de Tournevire, magistrate à la Cour des comptes. Simple coïncidence ? Peu à peu, Tournevire sort le nez des chiffres et se prend au jeu de l’enquête aux côtés de Serano. Sur le tapis rouge du festival s’étalent ambitions, magouilles et trahisons. Pour Églantine et Arnaud, les mauvais comptes font les bons ennemis.
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