Les petits meurtres du mardi

de Sylvie Baron

(février 2023 aux éditions Calmann- Lévy – 270 pages)

A la médiathèque de Marcolès se réunit toutes les semaines les membres du fameux Club du mardi.

Ce dernier est composé d’Odile Lavergne, la compréhensive, qui travaille sur place. De Pierrette Bozoul, quatre-vingt ans, une personne hélas physiquement diminuée mais à l’esprit très vif. C’est bien simple, elle sait tout sur tout et avant tout le monde. De Philippe Dessart, un ancien professeur plutôt fier de sa petite personne. D’Archibald de la Rochette, surnommé Archie, châtelain, le chouchou de ces dames. De Bernard Poisson, veuf, pharmacien du village apprécié, passionné par les substances toxiques. D’Iris Santoire, une mère au foyer heureuse et bien dans sa vie. Joanne Servier, la plus excentrique mais aussi la plus mystérieuse du groupe.

Un jour, l’un d’entre eux émet l’idée d’organiser une sorte de colloque autour de leur auteure vénérée à tous, la très grande Agatha Christie. Et cet évènement se fera au château après quelques semaines de préparation et le temps de lancer les invitations aux intervenants sur le sujet.

Une lettre anonyme annonçant un meurtre imminent, un invité mystère, une disparition, cela fait beaucoup à gérer pour ce groupe d’amis en pleine effervescence au cœur de la petite cité de Marcolès. Que se cache t-il réellement au sein de l’œuvre d’Agatha Christie ?

Sylvie Baron (photo J.F. Ferraton/Calmann-Lévy)

Professeure agrégée, Sylvie Baron a élu domicile dans la Haute-Auvergne. En émule des reines du crime anglo-saxonnes, elle déploie ici son art du suspense au sein du monde agricole d’aujourd’hui, passionné et entreprenant, incarné par un personnage féminin attachant, avec du cœur, du courage et des convictions. Elle a reçu les prix Arverne et Lucien-Gachon pour l’Héritière des Fajoux (Calmann-Lévy).

(Source https://www.calmann-levy.fr/auteur/sylvie-baron/)


Avec une couverture colorée et amusante, insufflant le ton de l’histoire immédiatement, dans Les petits meurtres du mardi, tous les éléments sont réunis afin de nous faire passer un agréable moment. Les pages défilent allégrement au fur et à mesure des personnalités totalement différentes les unes des autres et cela renforce le récit. Vous aurez sans doute l’impression d’être assis au creux d’un bon fauteuil de la bibliothèque du château, à les regarder s’agiter dans tous les sens subissant l’émoi général, ou étant tout simplement au Club du mardi et ainsi pouvoir intervenir à n’importe quel moment de leur conversation et apporter à votre tour une suggestion. Et vous auriez tous un point commun, être lecteurs inconditionnels de la célèbre auteure anglaise. N’est-ce pas tentant ?

En choisissant Agatha Christie comme personnage central de son cosy crime, Sylvie Baron a choisi de mettre l’accent sur la cancel culture* sévissant actuellement et faisant gronder le monde littéraire en général et pas que. Il faut bien l’avouer, de quels droits un nombre de personnes se permettent de toucher à des œuvres majeures ? Il se pose la question de la liberté d’expression.

*La cancel culture (en anglais effacer) nommée culture de l’effacement, est une pratique venue des Etats-Unis et vise à dénoncer publiquement, en vue d’une suppression totale et définitive, une personne ou ensemble de personnes, ayant émis des paroles, produit des écrits, commis des actions ou des actes vus comme impensables voir inconcevables par d’autres individus. Ex. le mot « nègre » dans Les dix petits nègres d’Agatha Christie.

Tant Sylvie Baron a été inspirée, on penserait presque voir surgir d’un coup Hercule Poirot afin de calmer les esprits et démêler cette affaire. Les forces de l’ordre sont exaspérées face à ces enquêteurs amateurs qui se croient tous dans un roman d’Agatha Christie promulguant leurs avis divers à tout va, animant haut et fort leurs accords et désaccords.

Les petits meurtres du mardi vous feront l’effet d’un thé so british en compagnie de la reine du crime, savamment et parfaitement préparé par Sylvie Baron, vous assurant une lecture plaisante et pertinente à la fois.

(Merci à Doriane de chez Calmann-Lévy et à Sylvie Baron)

4ème de couverture

Odile Lavergne, dynamique médiathécaire du charmant village de Marcolès dans le Cantal, a créé le Club du mardi, qui réunit des fanatiques d’Agatha Christie. Rivalisant d’érudition sur l’oeuvre de la romancière, les membres du club sont animés d’un enthousiasme qu’ils brûlent de partager. C’est ainsi que naît l’idée d’un colloque international consacré à l’écrivaine, auquel la population du village sera conviée.
Archibald de La Rochette, membre éminent du club, met son château – quelque peu délabré – à disposition et, à force de persévérance, une poignée d’experts – plus ou moins autoproclamés et excentriques – acceptent l’invitation.
Il apparaît vite cependant que certains intervenants ne sont pas ceux que l’on croyait et que d’autres ne sont pas là seulement par amour de la littérature policière.
Au soir du premier cycle de conférences, la confusion est à son comble quand un crime abominable est découvert. Qui a pris la Reine du crime au mot ?

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Comments (

3

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  1. Collectif Polar : chronique de nuit

    Bravo pour ce beau billet ma Fanny.
    Et en emmerde la cancel culture, na !!! 😁

    Aimé par 1 personne

    1. Fanny H

      Merci, carrément on l’emmerde puissance mille ! 😃

      Aimé par 1 personne

      1. Collectif Polar : chronique de nuit

        Viiii ;-P

        Aimé par 1 personne

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