Et dire que je t’aimais
de Jean-Pierre Bocquet (novembre 2022 aux éditions Aubane – 224 pages)

Le covid est là, le confinement va commencer. C’est une période difficile pour tout le monde, comme pour le commissaire Dominique Delambre qui ne peut pas décompresser en toute simplicité avec son petit apéro du soir. Il a l’habitude de le prendre près de chez lui à La Roseraie. À un an de la retraite, il voudrait pouvoir vivre enfin tranquille ! Mais le destin et son métier en ont décidé autrement. Il n’a même pas le temps non plus de boire son café avec sa femme, un cadavre a été découvert dans un pick-up. Il s’agit de celui d’Aurore Delove, vétérinaire, domiciliée à Bergues.
Ce sera une enquête pour Delambre et son équipe : Leclercq, Linda, Brahim, Vanessa et surtout Christian Dubois, ce dernier étant obsédé par le fait de doubler son supérieur.
Mesquineries, cachotteries et rétention d’information au sein d’un groupe d’enquêteurs ; un aveugle énigmatique qui se joue d’eux ; un braque de Weimar qui va-et-vient, errant dans les rues de Bergues tel un spectre, apparaissant et disparaissant à sa guise… Arriverez-vous à les suivre dans Et dire que je t’aimais ?

L’auteur a été professeur agrégé de lettres sur la région Dunkerquoise. Il a écrit plus d’une dizaine de romans.
Dans Et dire que je t’aimais, j’ai fait la connaissance d’une autre équipe d’enquêteurs de l’auteur, complètement différents des érudits et gourmands Max Balzer et Benahim Manhélé*. Cette fois-ci, ce duo est plutôt un face à face entre membres de la même équipe, le commissaire Delambre d’un côté et Christian Dubois de l’autre. Voire même, un double duo, car Delambre s’entend très bien avec Leclercq et Dubois avec le médecin légiste. De ce fait, on les voit mener leurs investigations chacun de son côté. L’auteur a su parfaitement imbriquer cela de façon fluide et sans que j’en perde un instant le fil. Cependant, il existe bel et bien un point commun entre Delambre et Dubois. Le fait que tous les deux discutent et demandent conseil auprès de leurs femmes.
Et dire que je t’aimais se passe dans le milieu équin, avec ses possibilités de magouilles, tricheries et bien sûr, de dopage.
Même si je connais assez bien la ville de Bergues, je la redécouvre d’un point de vue historique, notamment de par les noms de ses rues. On apprend toujours une multitude de choses avec Jean-Pierre Bocquet et cela rend le récit vraiment très intéressant. Combien possède-t-il de livres chez lui ou plutôt de bibliothèques ? Je ne manquerai pas de lui poser cette question la prochaine fois. L’auteur fait également plus d’un clin d’œil fort sympathique aux commerçants de cette belle ville en citant leurs enseignes.
Un sujet très douloureux de l’Histoire est abordé, celui des enfants des pays de l’est enlevés par le troisième reich. Des familles allemandes en mal d’adoption souhaitaient des enfants pour leurs soi-disant qualités physiques aryennes.
(Pendant la Seconde Guerre mondiale environ 200 000 enfants polonais, ainsi qu’un nombre indéterminé d’enfants d’autres nations, sont arrachés à leurs foyers et transférés de force en Allemagne nazie à des fins de travail forcé, d’expérimentation médicale et de germanisation. Source Wikipedia).

J’ai trouvé cette lecture agréable car je connais les lieux ainsi que grand nombre d’expressions employées qui me sont familières. J’avais l’impression de suivre quelque chose que je connaissais déjà, d’être une spectatrice privilégiée, par moments.
Il y a chez Jean-Pierre Bocquet une volonté de nous instruire plus et encore, une volonté de transmettre et pour cela, je l’en remercie.

4ème de couverture
Aurore Delove, vétérinaire à Bergues, est retrouvée pieds et poings liés à l’arrière de son pick-up, avec un message coincé dans la bouche : « Et dire que je t’aimais ». L’enquête est confiée au commissaire Dominique Delambre et, à un an de la retraite, en pleine période de Covid, il n’avait vraiment pas besoin de ça. D’autant que son collègue Dubois, copain comme cochon avec le légiste, agit en coulisse pour le doubler. Alors que le rapport d’autopsie conclut que la victime a succombé à l’injection d’un cocktail létal réservé à l’euthanasie des chevaux aux USA, les deux enquêteurs plongent dans l’horreur. Elle les conduira de Dunkerque à Bergues en passant par un centre hippique du Touquet.
(Merci à Jean-Pierre Bocquet, Anny et les éditions Aubane)
*Autre retour du même auteur : https://collectifpolar.fr/2022/06/30/quai-des-cadavres-jean-pierre-bocquet/
Votre commentaire