Peaky Blinders, l’histoire vraie du gang le plus célèbre de Birmingham
de Carl Chinn (aux éditions Hachette, 2022 – 288 pages)

Dans la ville de Birmingham, il y a des quartiers très pauvres, comme dans d’autres villes de l’Angleterre. D’honnêtes et méritants travailleurs y vivent avec leur famille. Les salaires sont très bas et ne suffisent pas à de nombreux foyers pour s’en sortir, ne serait-ce que pour nourrir leurs enfants.
L’espoir de gagner plus, de faire fortune, est la seule lueur pour certains. Ainsi se développent les gangs de truands en tout genre, détroussant, et battant violemment leurs victimes à tout va. La police a la vie dure, difficile de venir à bout d’une population de gangsters unis. Même les enfants sont enrôlés pour surveiller lors des jours de paris clandestins, une pièce facilement gagnée permettant d’aider leurs parents.


Carl Chinn est historien, docteur en philosophie, écrivain, conférencier et enseignant. Il est à la fois le fils et le petit-fils de bookmakers illégaux. Peaky Blinders : The real story est son trente-troisième livre.
Il est composé en plusieurs parties : 1) Avant les Peaky Blinders : les gangs de cogneurs, 2) La cité des Peaky Blinders, 3) Le règne des Peaky Blinders se termine, 4) Bookmakers illégaux et vendetta, 5) Les vrais chefs de gang des années 1920.
Nous retrouvons les quartiers de Garrison Lane ou de Small Heath que les fans de la série connaissent bien.
L’auteur nous parle de l’apparition des cogneurs, des jets de pierre provenant du sol des rues assez meuble. Une affaire de famille parfois car, petit à petit, les soeurs s’y sont mises.
Certains, surtout les « chefs », les pires se montraient d’une violence extrême. Les familles et leurs noms sont parfaitement bien expliqués.
Les Peaky Blinders apparraissent en 1890 et le terme hooligan apparait dans le langage en 1898.
Ce qui est identique à la réalité et que l’on voit dans la série, c’est le fait de prendre un « nouveau « , c’est-à-dire quelqu’un n’ayant jamais eu affaire à la police ou à la justice, afin qu’il n’ait qu’une petite amende. Il risque beaucoup moins qu’un récidiviste.
En 1920, le monde des jeux se situait dans la rue. Les paris non officiels étant interdits depuis 1853. Cependant, il y a eu un développement phénoménal de ces derniers après la première guerre mondiale, bien démontré dans la série.
A la fin du livre, des suggestions de lecture sur le même sujet vous sont proposées, ainsi que des photos de l’époque et toutes les sources que Carl Chinn a utilisées. Six cent vingt huit au total ! Un remarquable travail de recherche. Même si je l’ai trouvé par moment un peu long, Peaky Blinders : The real story est une source incroyable de renseignements sur ce qu’il se passait en Angletterre à cette époque. Il est important de connaitre l’histoire autrement qu’au travers de têtes couronnées.

4ème de couverture
Carl Chinn n’est pas un simple historien. Il descend d’un Peaky Blinders et est le fils d’un bookmaker illégal. Partant de la série culte, il rétablit la vérité historique. Les Peaky Blinders cousaient-ils vraiment des lames de rasoir dans la visière de leur casquette ? Et, d’ailleurs, portaient-ils réellement ces casquettes emblématiques ? Quand ont-ils sévi ? Et qu’est-ce qui explique leur disparition si rapide alors même que leur réputation est restée intacte ?
L’auteur engage aussi une réflexion sur la violence qui a embrasé la ville ouvrière de Birmingham à la fin du xixe siècle. Un contexte qui résonne étrangement avec l’actualité. Dans une société où les classes populaires se sentent démunies, elles font de la rue leur domaine. La loyauté à l’égard des quartiers les conduit à devenir rivales, à s’affronter et mène inexorablement à la violence.

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