L’affaire de l’Île Barbe
De Stanislas Petrosky – Illustrations de Michel Montheillet (2023 aux éditions Afitt, la mort est notre métier – 234 pages)

Désormais, Ange-Clément Huin n’est plus celui que l’on considère comme un apache. Maintenant, il travaille sur la morgue flottante située au quai de l’Hôtel-Dieu, dont le père Delaigue est le gardien . Le docteur Alexandre Lacassagne l’a pris sous son aile, contrairement à l’avis du docteur Henry Coutagne qui ne l’aime guère et le lui fait bien savoir. Ange a une admiration sans borne pour le professeur Lacassagne qui lui enseigne énormément de choses et surtout, pour la première fois, quelqu’un a de la considération pour lui. Ange en est très fier et souhaite désormais en être digne et faire ainsi de son mieux.
La découverte du tronc d’une femme immergé depuis environ une semaine, une foule de curieux qui défile, des scalpels et des viscères, une police à la fois crédule et méfiante, bienvenue dans l’univers du génialissime professeur Alexandre Lacassagne.

L’auteur écrit sous un pseudo. Après une activité professionnelle en tant que thanatopracteur, le voici écrivain notamment de Haine 13, 2014, Ravensbrück mon amour, 2015, L’amante d’Etretat, 2016, Ils étaient vingt et cent, 2019, Je suis un génie, 2020.

C’est le premier livre que je lis de Stanislas Petrosky. J’avais déjà lu pas mal de choses sur Alexandre Lacassagne et j’étais curieuse de voir ce que cela pouvait donner de le voir ainsi en personnage de roman, surtout avec l’expérience professionnelle de l’auteur. L’affaire de l’île Barbe est incroyablement bien détaillée (âme sensible s’abstenir). L’auteur nous indique qu’il a utilisé quelquefois les citations du professeur lui-même.
Les dessins présents au fil des pages m’ont fait penser à ceux que j’aimais retrouver en lisant Arsène Lupin de Maurice Leblanc. J’aime beaucoup le travail de l’illustrateur.
L’affaire de l’île Barbe nous est présentée à travers le vécu et le point de vue d’Ange-Clément. C’est intéressant car ce dernier ne vient pas du même monde dans lequel il baigne désormais. On ressent fortement que l’auteur aurait tant aimé rencontrer le célèbre docteur et ainsi être à la place d’Ange. Stanislas Petrosky s’est mis dans la peau de son personnage. Mais d’où vient ce prénom d’Ange-Clément ? Je ne manquerai pas de lui poser la question la prochaine fois que je le croise en salon.
Alexandre Lacassagne s’est, entre autre, intéressé au tatouage, il pense qu’ils renseignent sur la personne, le démontre et il a tout à fait raison, surtout à cette époque. L’auteur nous apprend également que c’est en Belgique, à Gand, qu’est née l’utilisation du premier chien dit policier en 1899.
A l’époque, les cadavres inconnus étant exposés, les gens défilent soi-disant afin d’aider à leur identification. Voyeurs malsains encore de nos jours, on les retrouve se précipitant dans la rue dès la sirène des pompiers ou ralentissant afin de mieux observer l’accident survenu…
Je suis ravie d’en avoir appris encore plus sur les prémices de la médecine légale sous la plume de Stanilas Petrosky. L’affaire de l’île Barbe est extrêmement bien documentée. Je ne manquerai pas de suivre la suite.

4ème couverture
Janvier 1881, on découvre sur les bords de la Saône, le cadavre d’une femme mutilée. Les restes sont transportés sur la morgue flottante de Lyon, où ils seront autopsiés.
C’est pour Ange-Clément Huin le début d’une grande aventure aux côtés de son maître, le profes- seur Alexandre Lacassagne.
Comment cette mauvaise graine, cet Apache, est devenu le fidèle auxiliaire d’un des plus grands pontes de la médecine légale, c’est ce que vous découvrirez dans ce premier carnet secret…
A suivre…
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